mercredi 5 septembre 2012

La chaîne du lire

On nous rabâche régulièrement les oreilles avec la chaîne du livre. Les gouvernements successifs et le SNE la défendant bec et ongles pour le bien de l’auteur qui n'a pas droit au chapitre. Bien entendu, cette chaîne du livre est une vue d’esprit (étroit). Elle n’existe pas. Premièrement parce que des francs tireurs en font péter des maillons et deuxièmement parce que les tireurs de ficelle ont soudé des maillons entre eux, notamment les maillons éditeur et distributeur. Bref, elle a une sale gueule cette chaîne.

J’aimerais plutôt vous parler ce soir de la chaîne du lire. Et revenir sur C’était de Joachim Séné.

La chaîne commence après que Joachim a survécu à la vie d’entreprise, a décidé de parler de cette expérience et commencé à l’écrire. La publication est quotidienne sur un blog participatif Le Convoi des Glossolales animé par l’inénarrable Anthony Poiraudeau. Ceci a duré un an. Je n’avais pas tout lu, mais ce que j’avais lu m’avait plu. Elle a continué avec un fichier PDF autoproduit dont j’ai parlé ici. Tout de suite la cohérence, la résonance avec ma propre expérience. L’étape suivante, c’est l’acquisition de ma tablette, l’abonnement annuel à publie.net et la lecture de l’epub. La confirmation que ce texte est important. Enfin, après un petit coup de pouce amical pour la correction, c’est l’achat de la version papier chez ma libraire puisque C’était fait partie des happy fifty-seven du catalogue publie.net à entrer dans celui de publie.papier (accord entre publie.net et Hachette Livres pour l’impression à la demande).

Cette chaîne du lire peut continuer : lecture dans un théâtre, diffusion sur France Culture, adaptation au cinéma, mais là je m’égare. Revenons sur la dernière étape de la chaîne. J’ai utilisé un service d’impression à la demande pour la première
saison des 807. Souvenez-vous. Avec Hachette Livres on change de division, l’objet est très beau. Voyez la photo. Bon, il faudra maintenant que Joachim utilise un stylo (il n’a pas l’habitude, le garçon) pour me faire une dédicace.

Pourquoi parler de cette chaîne-là ? Simplement pour préciser à nos faiseurs de lois, à l’heure des attaques toutes directions (droit d’auteur, prix du livre numérique, CNL, œuvres indisponibles, et j’en passe) que la création littéraire ne se résume pas à l’objet livre (allez, quand même, histoire de rire un bon coup : lisez l’appel des 451). C'est un manque de respect d’appliquer une échelle de valeur aux œuvres par rapport à leur format. L’œuvre de Joachim Séné a la même valeur littéraire qu'elle soit sur blog, dans un epub ou dans votre librairie.

Je publie blog, je publie epub, je publie papier. Et j’emmerde les cons.

5 commentaires:

Laurent Margantin a dit…

J'aime surtout la fin :-)

Anonyme a dit…

Moi aussi
(tellement vrai)

Joël H a dit…

Alors, on les emmerde ensemble. C'est une activité à plein temps.Ils se reproduisent plus vite que leur ombre...

Joël H a dit…

Et d'une manière générale, délivrons nous des chaînes...

Alfonse a dit…

Et qu'ils aillent donc se faire rebâcher les oreilles !