jeudi 22 avril 2010

Les 807, le livre

Help yourself
Je ne voyais pas l'intérêt de publier un livre à partir du blog des 807, je n'avais pas non plus de temps à y consacrer, ni d'argent, je ne voulais pas non plus de conflits à cause d'une éventuelle rémunération. Liste non exhaustive des bonnes raisons pour ne rien faire. Mais je n'ai pas résisté au harcèlement intensif (environ 5 mails) des participants et des lecteurs. Voici donc Les 807, le livre, 246 pages, disponible pour 9,54 euros (il faut ajouter 2,18 euros pour les frais de port en France métropolitaine) sur thebookedition.com grâce au travail énorme mais néanmoins bénévole des éditions du Transat. Transparence totale : 9,54 euros de coût fabrication et la rémunération de TheBookEdition (ils ne sont pas bénévoles, eux), 0 pour les auteurs, 0 pour l'éditeur. Si vous faites une commande de 100 exemplaires, vous avez une réduction de 20 %.
Nous avons respecté le choix d'un auteur de ne pas figurer dans le livre, et nous avons ajouté une préface. Vous ne le trouverez donc pas en librairie, et nous ne ferons pas de commandes groupées, alors si vous le voulez, help yourself !

Les 807

Les tomates bulgares
Je laisse à présent la parole aux éditions du Transat.

Lorsque nous avons lu ça, « Ce blog existe simplement pour prouver que l’idée que j’ai décrite ici, c’est n’importe quoi. On peut aussi l’envisager comme un hommage à un écrivain pour lequel je suis partagé entre l’admiration et la totale incompréhension. », nous nous sommes dits que les choses avaient bien démarré, non pas à cause du vide immense que la proposition semblait défendre, mais parce que cela parlait de simplicité, d’hommage et d’incompréhension. Des choses platement humaines pour les deux derniers termes, un objectif de révérence pour le premier. Un cocktail en tout cas qui n’était surtout pas celui d’une quelconque émission littéraire. Nous avons donc fait abstraction de ce pudique « n’importe quoi » pour considérer que le médium, Internet, avait de beaux jours devant lui si on prenait soin de l’habiter d’un contenu certes virtuel en ses débuts, mais cadré par une proposition intelligente. Le reste ne serait qu’affaire de gens, de temps et, comme par hasard, d’envie d’écrire.

Et pour avoir, en tant que très modestes virtuels éditeurs de l’édition nouvellement virtuelle, non seulement relu exhaustivement, mais nous être tenu au chevet des productions de tous – avec les limites que l’exercice naturellement comprend –, nous devons dire que nous sommes très fiers de la production au final assez structurée d’un collectif qui nous sidère en tant que tel, parce qu’il s’agit d’un collectif nouveau, fait de personnes que nous n’avons jamais rencontrées et que nous ne rencontrerons jamais. Nous ne cachons à personne que nous avons toujours essayé d’impulser ce type de dynamique, salutaire à notre sens non pas parce que non mimétique, mais parce que ne dépendant pas forcément toujours de ce qui nous vient d’en haut, et l’écriture, encore, est là pour ce faire (même si la pratique abusive de la négation ne la facilite pas).

Certes, les 807 ne vont pas faire la révolution dans le panier de crabes du push-toi-que-je-m’y-mette, certes les choses n’en sont qu’à leurs balbutiements, certes même il ne faut pas crier à la révolution pour avoir pratiqué la microrupture. Mais bon, lorsque nous voyons pousser nos tomates en Bulgarie, cela nous fait plaisir, écologiquement et solitairement parlant. Publier ce truc, c’est, comment dire, de la bonne tomate virtuelle et collective. Et c’est pour contester cette virtualité que nous avons trouvé important d’en faire un livre, alors même que son contenu a déjà été écrit, histoire de replonger autrement dans les bonnes vieilles recettes.

Les 807 existent donc à ce jour dans leur version papier. C’est, après plusieurs siècles de réflexion, de difficultés et de conflits partagés entre ses héritiers, la première publication des éditions du Transat, ce qui, mais comment dire, constitue un petit branle-bas de combat dans le landerneau. Reste encore à savoir lequel.

Peut-être, tout simplement, celui du libérateur « n’importe quoi » de départ.

L’équipe éditoriale
Les éditions du Transat

jeudi 8 avril 2010

Un dimanche, porte de Versailles

Cette année, je suis allé au salon du livre de Paris. Une première. Alors je vous raconte ça. Et puis, auto-promotion oblige, une pub pour un texte déjà lu ici, qui vient de sortir dans un recueil collectif.


Le salon du Garot
Bon, c'est quoi le salon ? Bah, des éditeurs, des libraires, des écrivains et des auteurs. La quadrature du cercle littéraire, quoi. Comme je suis d'un naturel rebelle, j'ai évité les stars : Gavalda, Aubenas, Musso, Thuram. Non, la seule star que je suis allé ennuyer, malgré ma timidité, c'est Martin Winckler. Je l'ai salué et remercié d'avoir publié un de mes textes sur son blog (d'ailleurs, il vient d'en publier un second). Martin est exactement comme je l'imaginais : souriant, disponible, affable. Le syndrome de la grosse tête, trop peu pour lui.
Je suis allé au salon le dimanche 28 mars 2010, j'ai raté des amis qui dédicaçaient leurs livres la veille. Pour finir avec les auteurs, et pour la private joke, Luc-Michel Fouassier a utilisé toutes les astuces dont il dispose pour m'éviter, avec succès !

Le facteur n'est pas passé, de Manu CausseCôté éditeurs, j'ai retrouvé Patrick Dupuis au stand Quadrature. Nous nous sommes déjà rencontrés à l'Amandier de Puteaux lors d'une dédicace. J'ai pu admirer, parmi les dernières publications de la maison belge, la nouvelle édition de Court, noir, sans sucre d'Emmanuelle Urien, excellent recueil, une référence. Louons cette initiative, d'autant que le recueil est augmenté de nouvelles nouvelles.
Je suis aussi passé sur le stand de D'un noir si bleu. Je n'avais jamais rencontré Pascal Arnaud mais il m'a reconnu et m'a rappelé que je lui avais promis un texte. Bon, le texte concerné parle de Haïti, a été écrit avant le séisme, alors je ne sais pas si je vais l'envoyer. Ce texte, j'avais envie de le proposer pour ce truc de dingue qu'est cette collection livret carte postale. Une nouvelle à 3,50 euros dans un format que l'on referme pour former une carte postale, une adresse, un timbre et hop ! Allez sur le site, c'est expliqué. J'ai acheté Le facteur n'est pas passé de Manu Causse, et comme je n'allais pas faire un chèque de 3,50 euros, j'ai pris le dernier recueil d'Éric Fouassier, Les Teignes (très bonne photo pour la couverture).


Pas de travail qui vaille
Et puis, j'ai longuement discuté avec Martine et Daniel Delort, les fondateurs des éditions de l'Atelier du Gué et de la revue Brèves. Il me semble avoir déjà parlé de Brèves, excellente revue littéraire, qui traite exclusivement de nouvelles et de textes courts, faisant la part belle aux textes en limitant la pub et le blabla au minimum syndical.
Je suis abonné à la revue depuis des années, et j'aime particulièrement le panorama qu'elle donne de la littérature française et étrangère, des styles. On a pu y lire, entre autres, Frédérique Martin, Georges Flipo. Quant à l'Atelier du Gué, ils ont dans leur catalogue Un dimanche au bord de l'autre de Françoise Guérin. On sait ici que j'apprécie ces trois auteurs.

Tous les ans, j'envoie un texte, et tous les ans : en vain.

Pas de travail qui vaille, École Estienne / Atelier du GuéAlors lorsque j'ai lu cet appel à textes de l'Atelier du Gué pour une anthologie sur le travail, j'ai envoyé mon Rebours. C'est avec une fierté non dissimulée que je vous annonce qu'il a été retenu pour le recueil Pas de travail qui vaille qui vient de sortir. Je suis en bonne compagnie, à savoir : Lika Spitzer, Michel Calonne, Georges Flipo (encore lui !), Jean Pézennec, Dany Grard, Sophie Stern (bientôt chez D'un noir si bleu), Fabrice Marzuolo, François Teyssandier et Guy Chaty.
Revenons sur ce projet. L'Atelier du Gué a effectué une présélection puis l'École Estienne s'est occupée du choix final des textes, de l'illustration de chaque texte, de la couverture, des corrections, de l'impression, etc. Un beau projet commun entre les élèves du BTS Édition et du DMA Illustration (*). Et surtout un très beau livre. Je remercie l'Atelier du Gué, l'École Estienne et tout particulièrement Michiru Baudet pour l'illustration de Rebours.

Pas de travail qui vaille, École Estienne / Atelier du Gué, 96 pages, illustré, 14 euros. Couverture : illustration de Lise Perret

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(*) Je précise pour les ignares dont je faisais partie, pour leur éviter une recherche, DMA est l'acronyme de Diplôme des Métiers d'Art.