Ce soir, séquence souvenirs avec un naufrage et la prose d'Alphonse Allais.
Une pensée pour Erika
Le 12 décembre 1999, le pétrolier Erika faisait naufrage. Je termine donc ma dixième année de boycott, je n'achète plus d'essence au groupe Total. Enfin, soyons honnête, deux exceptions tout de même, pour éviter une panne.
Je ne suis néanmoins pas dupe : le groupe embauche des traders qui achètent et revendent du pétrole sur le marché des matières premières. Alors bien malin qui saurait dire avec certitude que l'essence qu'il achète chez Auchan, voire BP n'a pas été raffinée à partir de pétrole extrait dans une usine Total, quelque part dans le monde, allez, au hasard, en Birmanie par exemple.
En tout cas, je suis assez fier de mon boycott qui s'avère diablement efficace. Oui, le résultat est édifiant : le groupe Total ne s'est jamais aussi bien porté ! Les actionnaires me remercient. D'ailleurs, cela commence à se savoir car TF1 vient de me demander de boycotter la chaîne, histoire de lui donner un coup de pouce.
La vieille étournelle
Bizarre ce billet, encore une fois, vous vous demandez où je veux en venir. Pourquoi vous parlé-je de Total ? Quel rapport avec la littérature ? Eh bien, c'est l'occasion de lire Marées noires, la nouvelle de Bernard Quiriny dans ses Contes carnivores (précisons que pour l'apprécier, le second degré est de mise). Je recommande grandement ce recueil, inégal certes, mais drôle et drôlement inventif. Je ne vous en proposerai pas l’écoute de la page 48, car elle est blanche, vide de mots. C’est aussi l’occasion de relire Alphonse Allais, ce fou qui voulait construire les villes à la campagne. Ce fou écrivait ceci il y a plus d’un siècle (publié le 14 novembre 1900 dans Le Journal) :
Étonnant, non ? La suite du texte ressemble à du Allais, il propose d’utiliser l’énergie des hyènes (oui, les animaux) pour remplacer le pétrole. C’est très drôle, évidemment. Pas sûr cependant qu’il se marrerait autant aujourd’hui.
____
Photo: Total, de la série Background, (c) Cédric Galopin
J'en profite pour signaler Dualité l'exposition de peintures de Cédric Galopin aux Parasols de Rungis jusqu'au 22 janvier 2010.
Une pensée pour Erika
Le 12 décembre 1999, le pétrolier Erika faisait naufrage. Je termine donc ma dixième année de boycott, je n'achète plus d'essence au groupe Total. Enfin, soyons honnête, deux exceptions tout de même, pour éviter une panne.
Je ne suis néanmoins pas dupe : le groupe embauche des traders qui achètent et revendent du pétrole sur le marché des matières premières. Alors bien malin qui saurait dire avec certitude que l'essence qu'il achète chez Auchan, voire BP n'a pas été raffinée à partir de pétrole extrait dans une usine Total, quelque part dans le monde, allez, au hasard, en Birmanie par exemple.
En tout cas, je suis assez fier de mon boycott qui s'avère diablement efficace. Oui, le résultat est édifiant : le groupe Total ne s'est jamais aussi bien porté ! Les actionnaires me remercient. D'ailleurs, cela commence à se savoir car TF1 vient de me demander de boycotter la chaîne, histoire de lui donner un coup de pouce.
La vieille étournelle
Bizarre ce billet, encore une fois, vous vous demandez où je veux en venir. Pourquoi vous parlé-je de Total ? Quel rapport avec la littérature ? Eh bien, c'est l'occasion de lire Marées noires, la nouvelle de Bernard Quiriny dans ses Contes carnivores (précisons que pour l'apprécier, le second degré est de mise). Je recommande grandement ce recueil, inégal certes, mais drôle et drôlement inventif. Je ne vous en proposerai pas l’écoute de la page 48, car elle est blanche, vide de mots. C’est aussi l’occasion de relire Alphonse Allais, ce fou qui voulait construire les villes à la campagne. Ce fou écrivait ceci il y a plus d’un siècle (publié le 14 novembre 1900 dans Le Journal) :
Hyène, hyène, tu me fais languir !
Le jour viendra – je ne me lasserai jamais de le répéter – où l'humanité aura tiré des flancs du globe toute la houille, en aura pompé tout le pétrole, et, ce jour-là, je me demande un peu quelle tête fera l'humanité, cette vieille étournelle !
Donc, préparons-nous-y dès maintenant à cette date ; habituons-nous à nous passer de la vapeur, fabriquons notre électricité, avec ces moteurs naturels qui s'appellent les chutes d’eau, le courant des rivières, le flux et le reflux des mers, le vent, etc., etc.
Étonnant, non ? La suite du texte ressemble à du Allais, il propose d’utiliser l’énergie des hyènes (oui, les animaux) pour remplacer le pétrole. C’est très drôle, évidemment. Pas sûr cependant qu’il se marrerait autant aujourd’hui.
____
Photo: Total, de la série Background, (c) Cédric Galopin
J'en profite pour signaler Dualité l'exposition de peintures de Cédric Galopin aux Parasols de Rungis jusqu'au 22 janvier 2010.
1 commentaire:
Total avec tout ça, on a la hyène de soi!
Enregistrer un commentaire