mardi 5 mai 2009

Vous écrivez ?

On me posait récemment cette question : en ce moment, vous écrivez ?
Ma réponse fut : non, je lis. Les lecteurs de ce blog ont maintenant une idée de ce que j'écris, certainement moins de ce que je lis. Alors ?

Je pourrais vous parler des écrivains que je n'ai jamais lus et que je ne souhaite pas lire. Seulement, je passerais auprès de 90% des Français, soit pour un Martien, soit pour une personne qui ne s'intéresse pas à la littérature. Je ne vous parlerai donc pas de Marc Lévy, Guillaume Musso, Stieg Larsson, Bernard Werber... Il y a aussi des auteurs que j'ai lus une fois, et que, juré craché, je ne relirai plus. Je ne vous parlerai pas d'Alexandre Jardin, Jean d'Ormesson, Amélie Nothomb... Je préfère parler de ceux que je lis.

Pour commencer, les amis, comme Françoise Guérin, Emmanuelle Urien ou Georges Flipo, et des écrivains moins connus comme Éric Chevillard, Emmanuel Carrère, Jean Echenoz ou Olivier Adam. Listes non-exhaustives. Mes lectures se partagent équitablement entre recueils de nouvelles et romans. Du théâtre et de la BD parfois, très rarement de la poésie.

Pendant les quelques jours qui suivent, je vous fais un petit compte rendu de mes lectures ces dernières semaines. N'ayez crainte, ce blog ne se transforme pas en blog de lectrice. Elles le font mieux que moi, et lisent davantage aussi. Je commence aujourd'hui par Magali Turquin.

Innocent de Magali Turquin
Ce court livre de 63 pages m'a été conseillé par mon libraire à la faveur d'une séance de dédicace à laquelle finalement je ne suis pas venu, ni même l'auteur. Ce récit plutôt destiné aux jeunes (oui, je me crois encore jeune) se lit d'une traite, comme une longue course, celle du narrateur qui fuit ses bourreaux pendant le génocide rwandais, et mêle l'époque du génocide avec le présent, le temps du souvenir, de l'héritage, où l'on apprend que si on peut échapper temporairement à la mort, les souvenirs, eux, hanteront toujours les rescapés, à cause des absents notamment. L'auteur mêle assez naturellement les causes du génocide, la description de l'horreur et les questions sur l'après, le pardon, comment survivre à un tel carnage. Le choix de la fluidité du style et du rythme sont les bienvenus pour un sujet aussi grave.
Voilà un excellent livre pour expliquer le génocide rwandais à nos chères têtes blondes. Les adultes pourront bien sûr lire Une saison de machettes de Jean Hatzfeld, d'ailleurs Magali Turquin le mentionne à un moment. Accessoirement, ce livre m'a inspiré un 807, le numéro 158 (je vous l'accorde, j'ai fait mieux).

Le livre a paru aux Editions du Jasmin : http://www.editions-du-jasmin.com/
Retrouvez l'auteur sur son blog : http://magaliturquin.hautetfort.com/

Demain, je vous parle (encore) de Chevillard.

1 commentaire:

Patrick a dit…

Merci Franck pour pour cette "innocente" recommandation de lecture. Pour le reste - les pas lus ou plus lus - j'aurais tendance à suivre le même chemin...