jeudi 7 mai 2009

Parlons (encore) de Chevillard

Encore ? Vous vous dites que Garot va encore parler de Chevillard. Bah oui, et deux fois même. Vous vous dites aussi que c'est une affaire entendue, il va nous servir du dithyrambique, il ne peut pas cracher dans la soupe, si on parle de Garot sur les blogs c'est uniquement à cause des 807, donc de Chevillard. Bah non. Je dirai du bien de Nisard, certes, mais beaucoup moins de l'Autofictif.

Démolir Nisard d'Éric Chevillard
PourDémolir Nisard d'Éric Chevillard Démolir Nisard, c'est la faute à Pierre Ménard et sa page 48. Je n'allais pas lire une seule page du livre. J'ai donc lu ce Nisard en entier. Et j'ai trouvé ça très drôle. Jamais une lecture m'avait autant amusé.
Beaucoup d'ironie, d'autodérision, une grande dose de mauvaise foi. Je suis assez fan de petits détails comme le magasin de vêtements situé à Gap, j'aime bien les images (enfin les sons) commes les riffs de guitares annonçant les auteurs américains. C'est du très bon travail. Évidemment, lorsque l'on part tambour battant pour faire la peau à Nisard, qu'on use de toutes les ficelles, le risque, c'est de manquer de souffle sur la distance, c'est ainsi qu'un peu avant la fin, j'ai touvé la partie sur le Convoi de la laitière faible par rapport au reste. Un passage à vide dans le marathon ? Nisard aurait-il finalement influencé le style de Chevillard ? Une annonce de la suite ? Heureusement, il reprend la course, plus lentement, plus sérieux, pour un final logique et bien écrit.
Sur les 807, j'écris que je suis partagé entre l'admiration et la totale incompréhension. Disons Nisard pour l'admiration et le hérisson pour l'incompréhension.

L'Autofictif d'Éric Chevillard
L'Autofictif d'Éric ChevillardLe malicieux François Bon m'ayant signalé qu'Éric Chevillard copiait de manière éhontée le blog des 807 (article ici), je me suis empressé de me procurer l'Autofictif. Après vérification, il n'apparaît qu'il n'aurait pompé qu'un seul 807, le premier. Je prévois néanmoins un second emprunt, ce sera le premier du tome 2.
On trouve de bonnes choses dans ce livre, mais le support ne me semble pas adapté, je conseille à Éric Chevillard d'ouvrir un blog, je pense que ça peut marcher. Allez, devenons sérieux...
On trouve de bonnes choses donc, mais aussi des superflues, des contextuelles (alors que le contexte n'est pas signalé par des notes). Je suis quelque peu perplexe sur ce livre. Et l'auteur nous dit dans une interview (expresse) publiée sur le site de l'Express :
La lecture du livre curieusement ne redouble pas celle du blog, parce qu'un livre par nature n'appartient plus au temps, il s'affranchit de sa loi. Je trouve donc pour mon compte passionnant d'observer ce qui change dans un même texte tour à tour soumis à l'épreuve du présent sans lendemain du blog puis à ce hors-temps du livre.

Mouais. Je serais plus enclin à penser, sauf son respect, qu'il nous prend pour des débiles. Je vois l'histoire différemment, un éditeur lui propose de sortir son autofictif en livre, il dit, "ouais pourquoi pas, sauf que j'ai pas de temps à consacrer à ces conneries" (oui, j'imagine qu'il ne parle pas comme il écrit). Résultat, aucune correction, aucune note, aucun tri, on sort direct le blog en livre, à un prix qui me semble déraisonnable.
L'argument hors-temps ne tient pas. Qui, dans trente ans, se souviendra encore d'Alexandre Jardin ? Alors que je suis certain qu'on parlera toujours de la joggeuse au petit caleçon court, du gros célibataire et de la délicieuse Agathe.
Je suis déçu, le livre ne tient pas les promesses du blog, un livre superflu je trouve (malgré les pépites qu'il contient), un best of m'aurait davantage convenu (sans Alexandre Jardin, Régine Deforges, Ingrid Betancourt, Jean-Louis Ezine...).

Démolir Nisard a paru aux Éditions de Minuit : http:/ww.leseditionsdeminuit.com/
L'Autofictif a paru à l'Arbre Vengeur : http://www.arbre-vengeur.fr/

Demain, je vous parle de Georges Flipo et d'Emmanuelle Urien.

1 commentaire:

Joel H a dit…

J'attends demain, alors...