Aujourd'hui je parlerai d'Andy Warhol, de Jérôme Attal, du Velvet Underground et, soyons fous, je pousserai même la chansonnette. Allez, c'est parti !
Jérôme Attal Superstar !
J'ai récemment lu le Journal fictif d'Andy Warhol écrit par Jérôme Attal. Et j'ai trouvé ça hilarant. Entre hommage et pastiche, Attal a décidé de compléter le journal d'Andy Warhol car l'artiste aurait tu des événements, des réflexions qui méritaient leur immortalité. L'écrivain-parolier-chanteur-etc le fait le plus sérieusement du monde, alors c'est très drôle.
Par exemple, il compare le plafond de l'Opéra Garnier (décoré par Chagall, rappelons-le) au couvercle d'une cocotte-minute, ou alors il confond le bruit d'un chantier avec le second album du Velvet Underground, White Light/White Heat, et plus jamais vous ne lirez un SMS vous souhaitant la bonne année sans penser à Warhol.
Et c'est là la deuxième réussite de ce livre, au-delà de l'exercice de style ou d'un hommage sépia, il livre des réflexions profondes sur notre vie aujourd'hui, notre rapport aux autres, la consommation, la télé-réalité, etc. Le tout avec un art de la concision qui force le respect.
Enfin, il termine son livre par une nouvelle mettant en scène Andy Warhol et Billy (Name ?), lorsqu'ils étaient jeunes. Très drôle aussi.
Je dois avouer que je suis la cible parfaite d'un tel ouvrage. Je connais un peu la vie de Warhol, m'intéresse à sa Factory et suis un grand fan du Velvet Underground. Alors, le name-dropping ne me dérange pas et je comprends la plupart des allusions. Je me demande si vierge de culture warholienne, on peut apprécier ce journal fictif. Certains d'entre vous pourront peut-être me le dire.
Vers minuit n'est pas un blog de lectrice alors j'essaie quand c'est possible de compléter par une page 48, ou un exercice d'écriture lié au livre. Par exemple, j'avais écrit une nouvelle de 100 mots pour illustrer les Histoires Jivaro. Alors pourquoi pas m'essayer à écrire une page du journal fictive à la manière de ? Seulement, j'ai trouvé l'occasion trop belle pour vous parler du Velvet, et même de le chanter.
Le Velvet et moi
Pour ceux qui l'ignorent, The Velvet Underground est un groupe new-yorkais, composé à la belle époque de Nico, Lou Reed, John Cale, Moe Tucker et Sterling Morrison. Quel rapport avec Andy Warhol ? Warhol a contribué à faire connaître le groupe, l'a invité à rejoindre sa Factory, et produit le premier album dont il a aussi conçu la célèbre et non moins subversive pochette à la banane.
La musique du Velvet Underground a joué un rôle important pour moi. Sachez que je ne suis pas le seul, ce groupe a influencé beaucoup d'artistes, pas seulement des musiciens, le dernier en date, Beck, a enregistré entièrement ce premier album, se laissant aller à la fantaisie qui le caractérise sur des titres comme There she goes, Run run run et Venus in Furs tandis qu'il reste très (trop ?) respectueux sur les autres.
Je ne partage pas les préoccupations de junkies ou sadomasochistes de la majorité de leurs chansons. Ce qui me plaît dans leurs morceaux, c'est cette parfaite cohérence entre le fond et la forme, le rythme et le ton : le brouhaha répétitif de Sister Ray ; les accélérations de Heroin pour les shoots avec ce violon qui vrille le crâne ; le rythme répétitif de I'm waiting for the man et la légère exaspération dans la voix de Lou Reed qui attend son dealer.
Je recherche aussi cette cohérence en littérature : Modiano, avec son style épuré en adéquation avec les absences ; les intrusions du fantastique chez NDiaye reflétant l'étrangeté des relations humaines...
Vous l'avez compris je suis un grand fan du Velvet, un fan qui était à l'Olympia le 15 juin 1993, qui regrette d'avoir raté la reformation à Jouy-en-Josas le 15 juin 1990, et se demande pourquoi ses parents ne l'ont pas amené au Bataclan le 29 janvier 1972 (voyez l'argument qu'ils avancent : je sortais à peine de la maternité !). À ce propos, pourquoi ce concert au Bataclan n'est-il jamais sorti en DVD (uniquement en CD) ?
Bien entendu, j'ai beaucoup joué les chansons du Velvet.
Alors après des textes, des photos, des peintures, voici de la musique sur Vers minuit !
Le miroir en mille éclats
J'ai choisi de massacrer la chanson I'll be your mirror, une chanson d'amour du premier album (ils ne faisaient pas que dans la drogue). Reprise abondamment, vous trouverez des centaines de versions de cette chanson. Pour faire le malin, j'ai décidé de laisser tomber la guitare et de vous proposer un arrangement perso au piano. Je n'en connais pas de similaire.
Les fans reconnaîtront un côté John Cale sur la fin du morceau. D'ailleurs, cette version piano/voix manque un peu de relief à mon goût, si John Cale ou Laurie Anderson veulent bien m'accompagner au violon, voire fredonner, je ne suis pas contre. Je le fais en angliche au cas où ils passeraient par ici : John, Laurie, I'm ok to add your violin and/or your voice to this cover. Please send your audio files to musikall at free.fr. Thanks.
Bon, je suis une bille au piano mais on reconnaît quand-même. Bonne écoute.
____
1. Drella est un surnom d'Andy Warhol, contraction de Dracula et Cendrillon (Cinderella). Songs for Drella est aussi le titre de l'album-hommage à Andy Warhol de Lou Reed et John Cale.
2. Le Journal fictif d'Andy Warhol a paru chez Stéphane Millon Éditeur. Éditeur de la revue Bordel et du premier roman de Roxane Duru.
3. Retrouvez Jérôme Attal sur son site et découvrez la page myspace de son livre (avec en écoute une chanson écrite pour l'occasion, Une journée dans la vie d'Andy Warhol)
4. I'll be your mirror, paroles et musique de Lou Reed (c) 1966, 1991 Oakfield Avenue Music Ltd. La version proposée aujourd'hui est arrangée, chantée, jouée, enregistrée et mixée par Franck Garot
Jérôme Attal Superstar !
J'ai récemment lu le Journal fictif d'Andy Warhol écrit par Jérôme Attal. Et j'ai trouvé ça hilarant. Entre hommage et pastiche, Attal a décidé de compléter le journal d'Andy Warhol car l'artiste aurait tu des événements, des réflexions qui méritaient leur immortalité. L'écrivain-parolier-chanteur-etc le fait le plus sérieusement du monde, alors c'est très drôle.
Par exemple, il compare le plafond de l'Opéra Garnier (décoré par Chagall, rappelons-le) au couvercle d'une cocotte-minute, ou alors il confond le bruit d'un chantier avec le second album du Velvet Underground, White Light/White Heat, et plus jamais vous ne lirez un SMS vous souhaitant la bonne année sans penser à Warhol.
Et c'est là la deuxième réussite de ce livre, au-delà de l'exercice de style ou d'un hommage sépia, il livre des réflexions profondes sur notre vie aujourd'hui, notre rapport aux autres, la consommation, la télé-réalité, etc. Le tout avec un art de la concision qui force le respect.
Enfin, il termine son livre par une nouvelle mettant en scène Andy Warhol et Billy (Name ?), lorsqu'ils étaient jeunes. Très drôle aussi.
Je dois avouer que je suis la cible parfaite d'un tel ouvrage. Je connais un peu la vie de Warhol, m'intéresse à sa Factory et suis un grand fan du Velvet Underground. Alors, le name-dropping ne me dérange pas et je comprends la plupart des allusions. Je me demande si vierge de culture warholienne, on peut apprécier ce journal fictif. Certains d'entre vous pourront peut-être me le dire.
Vers minuit n'est pas un blog de lectrice alors j'essaie quand c'est possible de compléter par une page 48, ou un exercice d'écriture lié au livre. Par exemple, j'avais écrit une nouvelle de 100 mots pour illustrer les Histoires Jivaro. Alors pourquoi pas m'essayer à écrire une page du journal fictive à la manière de ? Seulement, j'ai trouvé l'occasion trop belle pour vous parler du Velvet, et même de le chanter.
Le Velvet et moi
Pour ceux qui l'ignorent, The Velvet Underground est un groupe new-yorkais, composé à la belle époque de Nico, Lou Reed, John Cale, Moe Tucker et Sterling Morrison. Quel rapport avec Andy Warhol ? Warhol a contribué à faire connaître le groupe, l'a invité à rejoindre sa Factory, et produit le premier album dont il a aussi conçu la célèbre et non moins subversive pochette à la banane.
La musique du Velvet Underground a joué un rôle important pour moi. Sachez que je ne suis pas le seul, ce groupe a influencé beaucoup d'artistes, pas seulement des musiciens, le dernier en date, Beck, a enregistré entièrement ce premier album, se laissant aller à la fantaisie qui le caractérise sur des titres comme There she goes, Run run run et Venus in Furs tandis qu'il reste très (trop ?) respectueux sur les autres.
Je ne partage pas les préoccupations de junkies ou sadomasochistes de la majorité de leurs chansons. Ce qui me plaît dans leurs morceaux, c'est cette parfaite cohérence entre le fond et la forme, le rythme et le ton : le brouhaha répétitif de Sister Ray ; les accélérations de Heroin pour les shoots avec ce violon qui vrille le crâne ; le rythme répétitif de I'm waiting for the man et la légère exaspération dans la voix de Lou Reed qui attend son dealer.
Je recherche aussi cette cohérence en littérature : Modiano, avec son style épuré en adéquation avec les absences ; les intrusions du fantastique chez NDiaye reflétant l'étrangeté des relations humaines...
Vous l'avez compris je suis un grand fan du Velvet, un fan qui était à l'Olympia le 15 juin 1993, qui regrette d'avoir raté la reformation à Jouy-en-Josas le 15 juin 1990, et se demande pourquoi ses parents ne l'ont pas amené au Bataclan le 29 janvier 1972 (voyez l'argument qu'ils avancent : je sortais à peine de la maternité !). À ce propos, pourquoi ce concert au Bataclan n'est-il jamais sorti en DVD (uniquement en CD) ?
Bien entendu, j'ai beaucoup joué les chansons du Velvet.
Alors après des textes, des photos, des peintures, voici de la musique sur Vers minuit !
Le miroir en mille éclats
J'ai choisi de massacrer la chanson I'll be your mirror, une chanson d'amour du premier album (ils ne faisaient pas que dans la drogue). Reprise abondamment, vous trouverez des centaines de versions de cette chanson. Pour faire le malin, j'ai décidé de laisser tomber la guitare et de vous proposer un arrangement perso au piano. Je n'en connais pas de similaire.
Les fans reconnaîtront un côté John Cale sur la fin du morceau. D'ailleurs, cette version piano/voix manque un peu de relief à mon goût, si John Cale ou Laurie Anderson veulent bien m'accompagner au violon, voire fredonner, je ne suis pas contre. Je le fais en angliche au cas où ils passeraient par ici : John, Laurie, I'm ok to add your violin and/or your voice to this cover. Please send your audio files to musikall at free.fr. Thanks.
Bon, je suis une bille au piano mais on reconnaît quand-même. Bonne écoute.
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1. Drella est un surnom d'Andy Warhol, contraction de Dracula et Cendrillon (Cinderella). Songs for Drella est aussi le titre de l'album-hommage à Andy Warhol de Lou Reed et John Cale.
2. Le Journal fictif d'Andy Warhol a paru chez Stéphane Millon Éditeur. Éditeur de la revue Bordel et du premier roman de Roxane Duru.
3. Retrouvez Jérôme Attal sur son site et découvrez la page myspace de son livre (avec en écoute une chanson écrite pour l'occasion, Une journée dans la vie d'Andy Warhol)
4. I'll be your mirror, paroles et musique de Lou Reed (c) 1966, 1991 Oakfield Avenue Music Ltd. La version proposée aujourd'hui est arrangée, chantée, jouée, enregistrée et mixée par Franck Garot