– mon don quichotte petit petit, les moulins sont cassés, ta petite force majestueuse
– il faisait froid, viens te couvrir, ne laisse pas ta gorge à l'air, l'étiquette avec le prénom cousue au gant
– des photos de l'enfance on a dans des boîtes à galettes boudoirs et langues de chat, dans des boîtes en carton usées aux angles et le couvercle ferme mal, celle que l'on sort, si simple, c'est le hasard avec sa balançoire, le bac à sable, le gilet à boucles de laine à la mode des bergers d'opérettes, et ces questions informulables, où les mettre, dans quelle boîte, toi qui es-tu que je regarde et c'est moi que je vois, qu'est-ce qu'on pourrait se dire en face, à part l'amour, la peine pour tout, l'incompris, le fragile, le poreux, les murs rêches, la peur pas née des kystes et des tumeurs malignes (maligne c'était la femme du goupil, et Ysengrin sa queue dans la glace coincée), on rebondissait sur la terre, immortel, et on pleurait d'une terrible écharde
– un conte on se raconte assis sur un ballon, perle princesse petit pois, planète dessous en matelas, sphères à la suite, des fractales, etc.
todo liste, 280
– il était tout en pleurs, on a bien fait de l'rammasser
– en plus en plat à emporter, et ceux qui passent ne s'arrêtent pas, hep-! hep-!
– dans cette ville, chaque magasin délivrait sa spécialité, canettes de bièrajoie, barquettes de gratitude – sauce pimpante, sauce vinaigralerte -, sachets de freine (un peu) ou de vas-y-mollo (au moins), quelques bouteilles d'exactitude et des rouleaux de temps en vrac
– en revanche le tenancier traîne un visage long comme ça, juste au-dessus d'un menton bas et ses bras sur le sol qui pendent d'être si maussade et chagrin, une publicité désolante
C'est la troisième fois, il me semble, que je vous parle de Jérôme Attal. C'est qu'un type comme lui fait tout pour attirer ma sympathie.
D'abord, il écrit des livres drôles et sur des sujets qui me touchent, comme Andy Warhol, le Velvet. Ou bien il se lance dans des projets assez barges comme celui d'écrire un livre dont vous êtes le héros, perdu dans toutes les possibles de l'amour. Enfin, il accompagne chacune de ses productions littéraires par une chanson.
Son nouveau livre revisite l'histoire de France, façon Attal. Autant dire que ça doit être du n'importe quoi. Je ne l'ai pas encore lu, mais vous pensez bien qu'un livre dans lequel Louis XIV sifflotte I'll be your mirror en traversant la galerie des Glaces attise ma curiosité.
Jérôme sera en dédicace à l'Amandier à Puteaux (chez lui, en somme) le samedi 24 mars de 10h30 à 13h30 d'après mes informations. Je ne pourrai m'y rendre, et le regrette déjà. Pour la dédicace de Pagaille monstre, j'avais amené ma guitare et nous avions chanté ensemble Une journée dans la vie d'Andy Warhol. J'aurais aimé cette fois-ci le voir se prendre pour le Roi-Soleil et nous chanter qu'il restera notre miroir, et je l'aurais volontiers accompagné des 3 accords et demi de Lou Reed. ____ L'Histoire de France racontée au extra-terrestres, de Jérôme Attal, Stéphane Million éditeur, 199 pages, 18 euros
Comme indiqué ici, je participe aux 100 derniers jours du café Calipso. J'ai décidé, voté, élu une participation sous forme de liste. On la retrouve chaque dimanche. Je vous livre ce soir les 50 premiers items.
Je vous conseille la fréquentation du café, on a pu lire récemment des textes de Jean Calbrix, Joël Hamm, Patrick Ledent, Désirée Boillot, entres autres écrivains dont j'aime la plume drôle et affûtée. Merci à Patrick L'Ecolier, notre maître de cérémonie, pour l'invitation (et l'illustration de ce billet). J'ai inséré dans la liste les liens vers les publications sur Calipso afin d'y retrouver les illustrations associées.
100 choses à faire ou à défaire pendant une campagne électorale Mes résolutions du dimanche (1/2)
1. mettre un bonnet blanc 2. rire moins fort (en gros passer du « ah ah ah » au « ah ah ») 3. puisqu'elle reste éteinte, remiser la télévision au grenier 4. expliquer à son fils que cette primaire-là n'est pas son école 5. se demander lequel des candidats a ses 807 signatures 6. prendre une lanterne 7. se rendre compte que c'était une vessie 8. répondre « casse-toi pauvre con » à toutes les questions 9. penser que la télévision doit se sentir bien seule 10. remiser la radio au grenier 11. remplacer le bonnet blanc par un blanc bonnet 12. déchirer sa carte d'électeur 13. demander à Geppetto d'arrêter ses conneries et de prendre sa retraite, les marionnettes pullulent, sans parler de leur nez 14. venir flâner chaque jour dans le café Calipso 15. comparer la couleur de la droite brune avec celle de l'étron qui flotte dans la cuvette des toilettes 16. constater, incrédule, le résultat : même odeur ! 17. travailler plus pendant un mois pour gagner plus 18. se rendre compte qu'au final on dort juste moins 19. réaliser qu'on est payé au forfait jour 20. emprunter La Conquête à la médiathèque 21. se demander si faire un gosse ça rapporte plus de voix que de retarder un divorce 22. pisser dans un violon 23. demander à un pote néerlandais s'il voterait pour un candidat qui s'appellerait Frankrijk 24. tomber d'accord avec lui : la question est débile 25. garder pour soi la question qu'on prévoyait pour le pote danois concernant un accent français 26. voir un veau dans son miroir 27. entendre le Général se marrer 28. briser les miroirs 29. recoller sa carte d'électeur avec du Scotch 30. acheter toutes les roses de son fleuriste 31. jouer à « je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément... » 32. constater, dépité, que toutes les roses ont 6 pétales 33. se souvenir de Berlioz, Debussy, Quentin de la Tour, Saint-Exupéry, Delacroix, Eiffel, Pierre et Marie Curie, de leurs têtes sur des billets de banque 34. réfléchir à quels seraient les héros sur les billets de nouveaux nouveaux francs 35. après avoir pensé à Noah et Zidane, se résoudre finalement à l'architecture 36. faire quelques jeux de mots à la con avec le nom des candidats 37. abandonner les jeux de mots, le cœur n'y est pas 38. ne jamais sortir sans ses boules Quiès 39. échanger sa guitare électrique contre un pipeau 40. planquer couteaux, médicaments, corde, pistolet et mettre un disque de Carla Bruni 41. se féliciter d'avoir tenu bon, puis enlever ses boules Quiès 42. brûler sa carte d'électeur 43. réfléchir à la possibilité du vote blanc 44. se demander comment aller voter quand on a brûlé sa carte d'électeur 45. se rappeler qu'il suffit d'avoir sa pièce d'identité 46. réfléchir à la possibilité du blanc vote 47. changer de cantine, le Fouquet’s n’est plus tendance 48. se dire qu’on ne devient pas une lumière seulement en résidant à la Lanterne 49. réfléchir à la possibilité de l'exil 50. réaliser qu'on vient tout juste d'atteindre la moitié
Littérature et musique ce soir avec le recueil de nouvelles Tous nos petits morceaux d'Emmanuelle Urien et de I'll be your mirror du Velvet Underground (oui, encore).
Si les miroirs parlaient... Tous nos petits morceaux, publié en septembre 2010, a tout pour me plaire, un auteur au style précis, implacable, un excellent éditeur (on va finir par croire que j'ai des parts chez D'un noir si bleu ou que je voudrais qu'ils me publient, faux deux fois) et un thème, ici : le miroir.
Je pensais qu'Emmanuelle allait passer en revue toutes les déclinaisons du thème, explorer toutes les pistes, nous fournir un kaléidoscope de couleurs noire et grise, mais elle a appliqué à la lettre une méthode : faire parler des miroirs. Mises à part deux nouvelles, chaque texte fait littéralement parler un ou plusieurs miroirs. Ainsi, je suis déçu par Témoin spéculaire. Le miroir décrit une scène (certes forte, certes intolérable) seulement, qu'apporte-il à l'histoire ? Pourquoi pas un narrateur impersonnel ? Ici, je ne trouve pas l'intérêt de l'exercice de style, le miroir ne sert à rien.
Là où l'exercice devient intéressant, voire passionnant, c'est quand le miroir intervient réellement, devient personnage, comme c'est le cas avec Psyché et Thanatos. Je n'ai jamais lu de texte aussi fin sur le mal-être d'une ado, presque femme, le corps comme obsession, le genre d'obsessions qui mènent à l'anorexie ou la boulimie, comment accepter ce corps qui change, le regard des autres, et dans cette nouvelle on ne sait jamais si la perception de l'ado vient d'elle ou du miroir qui la parasite, et le psychologique et le fantastique se répondent dans une danse diabolique. De la belle ouvrage. Du Urien grand cru.
Ainsi, l'exercice de style s'éloigne à mesure que les miroirs deviennent personnages. C'est le cas évidemment avec le premier texte du recueil, Éclats de miroir, un véritable festival. Je connaissais déjà cette nouvelle qui a gagné nombre de concours jadis. D'habitude, je lis en dernier (ou pas du tout) les textes que je connais dans un recueil, mais j'avais tellement adoré celui-ci, que je me suis précipité pour le relire. Et cette chute, très Urien, imparable.
Autre exemple, ce dialogue dans Tentative réussie d'approche de l'infini entre deux miroirs d'un bar-PMU, deux narrateurs pour une même scène (un couple assis à une table), rai de lumière positive dans le noir habituel de l'auteur. Elle inverse ici les rôles, les miroirs sont les personnages alors que le couple devient le sujet de leur conversation.
Et puis, il y a Le jeu du miroir, le dernier texte. Les recueils d'Emmanuelle Urien sont les seuls que je lise en respectant l'ordre des nouvelles. Parfois, je saute un texte si je le connais déjà, mais en général je lis dans l'ordre. Parce qu'elle sait donner le ton de ses recueils avec le premier texte et qu'elle me cueille avec le dernier. Et celui-ci, très fort, à plusieurs chutes, referme parfaitement le recueil.
Je ne suis pas déçu, je m'attendais juste à autre chose. Malgré tout, Emmanuelle Urien parvient à se détacher de l'exercice un peu artificiel pour retrouver son propre style. Je ne sais si ce thème était pour elle un pari qu'elle a relevé, une volonté de fédérer des textes sur un thème précis qui lui importe, un moyen d'écrire autrement un recueil, un besoin de contrainte pour écrire de nouveaux textes, mais ce qui en résulte, c'est encore un recueil au-dessus de la mêlée.
L'homme regarde le miroir, le miroir regarde l'homme peut-on lire en exergue du recueil (citation de Koan Zen). Ça colle parfaitement au recueil d'Emmanuelle. Je lui avais proposé I'll be your mirror, reflect what you are, in case you don't know de Lou Reed, tout de suite plus prétentieux. Et voilà la transition !
The style it takes Cette chanson du Velvet Underground, I'll be your mirror me hante depuis 20 ans. Peut-être parce qu'on peut tout dire du miroir. Le texte, simple, permet plusieurs niveaux de lecture. Lou Reed a écrit une chanson d'amour, mais le texte peut aussi dire l'amitié, le travail d'un artiste lorsqu'il souhaite décrire le monde, tel qu'il est, tel qu'il devrait être.
Cette chanson, je l'ai jouée et chantée sûrement des centaines de fois, seul ou en groupe, à la basse, à la guitare ou au piano, en salle de répète sous la cafète de l'IUT du Havre au salon confortable de ma maison aujourd'hui. Et à chaque fois que je la chante, bien ou mal, c'est comme retrouver un ami, les accords viennent instantanément (faut dire qu'il n'y a en que 3 et demi), les mots aussi.
Et comme toujours, comme avec Satie, comme avec les pastiches (vous voyez, je suis cohérent parfois, comme garçon), j'ai toujours voulu comprendre pourquoi elle m'attirait tant, et comment Lou Reed l'avait écrite. Pasticher Satie, par exemple, c'est mettre un peu de soi pour créer avec le style d'un autre. Là, l'exercice est différent, j'ai décidé de prendre la chanson et de la tordre dans tous les sens. Trouver un arrangement au piano, ou partir de la version soft initiale pour y claquer des accords avec une fureur grunge, ou moduler le chant quitte à légèrement changer la mélodie. Et miracle, elle tient toujours debout.
C'est la leçon de l'écriture de Lou Reed, la simplicité. Pas besoin d'effets, de tonnes de violons, de solos endiablés, la chanson tient. Pour la littérature, je pense qu'il doit en être de même. Virer le gras. Virer les personnages inutiles, les adverbes racoleurs, les lourdes subordonnées, le vocabulaire ampoulé. Et le moyen d'y parvenir, pour moi, c'est la nouvelle, le texte court.
Le ridicule n'a jamais tué, surtout moi, j'ose tout (c'est à ça qu'on les reconnaît, il paraît). Alors, je vous livre ce soir trois versions de I'll be your mirror, j'en prépare d'autres, mais je vous épargnerai la totale, n'ayez crainte.
La première a 20 ans, mon âge à l'époque. En trio : Laurent Guiod à la batterie, Benoît Castellot à la basse et votre serviteur à la guitare et au chant. L'arrangement est de Benoît. Conditions d'enregistrement : magnéto K7 au centre de la pièce (une cave sous la cafète de l'IUT du Havre, vous avez suivi).
Si je vous conseille la lecture de l'epub, ce n'est pas pour mes talents de photographe, je connais mes limites, mais c'est avant tout pour la poésie de Christine et la qualité de bon nombre de photos.
Dans ma todo liste perso, il y a deux projets qui commencent à prendre forme, qui mêleront musique et littérature, et qui subiront un coup d'accélérateur quand je donnerai les clefs des 807. 2012 s'annonce créatif.
todo liste, 171
– ce moment où : tu t'ébouriffes un peu, tu te masses le cou, tu orientes la lampe, le maquillage, un trait de bleu qui a coulé, le réécrire, l'estompe du noir à accentuer, les cils sombres comme tu le veux, rire quand l'autre passe, on se congratule mais le rétablissement à la dernière seconde, quel frisson, tu as caché l'hésitation sous une maladresse comique, on s'en est bien sorti cette fois
– ce moment où : la pénombre, le rideau, les coulisses, l'isolement, au dedans, soi dans l'obscur, se deviner, s'espérer, s'attendre, se chercher fébrile comme on retourne en trombe le contenu fou d'un tiroir
– ce moment où : tu te rassembles, chaque muscle en toi retrouve sa place, sa tension juste, tu es une mécanique huilée, une boule parfaite, parfaite sphère qui va se déployer dans toutes les directions, tu as confiance, malgré cela tu trembles
– ce moment où : arrive le lever, debout, la pénombre, le rideau, la lumière crue, à l'intérieur tu hurles que tu n'as pas peur, bravache, tomber ou s'envoler, les deux mon général, tu respires, mais tu voudrais qu'avant, d'un doigt seulement, on te caresse la joue, quelqu'un
todo liste, 208
– ah ! le gratin de chx fleuy, j'adore ça
– vous m'en mettrez trois tripotées, ma bonn'dame, avec un kilo de scr et ce sera tout
– vous n'êtes pas très causante par contre, malgré l'accorte face qui vous caractérise, êtes-vous sûre que ça va ?
– et là, elle ôte ses mains de bois qu'elle enlève comme des gants, pose sa tête sur la table avec un grand soupir, saisit la chaise et s'y assoit, cette fatigue qu'elle a, elle commence à parler, à parler, ça fait un grand tapage, les passants dans la rue s'arrêtent pour l'écouter, aucun n'ose l'interrompre, et même encore maintenant, dans cette rue-là, les gens y pensent, parfois ils s'interpellent, ils se disent (pas trop fort, avec des airs pudiques) Tu te souviens du jour ? et de ce qu'elle a dit ? et puis ils hochent la tête (là des airs entendus), ils se souviennent, et même très bien, de quand la femme de bois a égrené sa peine en vidant sa caboche et du monceau de plaies qu'elle a mis sur la table, et comme c'était grotesque et touchant à la fois
publie.net, le laboratoire de la littérature numérique, vient de sortir la saison 2 des 807 en epub, 512 pages pour 3,99 euros (cliquez ici ou sur la couverture). Je n'ai pas vérifié, n'ayant pas encore d'iPad, mais il doit même y avoir du son.
Pendant ce temps, la saison 3 continue, jusqu'au 21 avril 2012. Il reste encore 60 places pour vos propositions. Ensuite, advienne que pourra car j'ai décidé de passer la main. Je suis prêt à donner les clefs au plus offrant. Je reprends l'annonce ici :
Le taulier jette l'éponge ! Offre d'emploi : Propose CDI de taulier des 807 à partir d'avril 2012. Rémunération nulle, travail conséquent. Une expérience d'édition ou de correction littéraires serait un plus. On peut trouver une description plus détaillée du poste ici. Notez qu'il n'est pas nécessaire d'aller à Bangkok ou Chişinău pour obtenir le poste. Adressez votre candidature au taulier lâcheur.
Et puisqu'il est question de mon 100e 807 (en lien dans l'annonce Pôle emploi), sachez que vous pouvez en écouter la lecture depuis ce matin dans le café Calipso à l'occasion du 807e post. Lecture par l'auteur, accompagné au piano avec une impro du même monsieur.
Je vous conseille la fréquentation de ce café, d'ailleurs j'y passerai tous les dimanches à l'occasion des 100 derniers jours avant l'élection de notre président. Je parle rarement politique, alors j'en ai profité pour n'en point parler davantage.
En octobre, je publiais ici mon pastiche de la Chanson d'automne de Verlaine. Et j'appelais les pasticheurs à continuer les saisons, à terminer le travail inachevé du Prince des poètes. Le résultat va au-delà de mes espérances car au final ce ne sont pas 4 mais 5 saisons chantées en 4+4+3, grâce à l'une des saisons d'Imrie.
Je remercie Magali, Sylvie et Joachim d'avoir répondu à l'appel, et pour vous, voici donc le florilège de Chansons qu'on peut retrouver sur pastiches.net.
Chanson d'automne
Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone.
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ;
Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.
Paul Verlaine
Chanson d’hiver
Le linceul blanc D’un hiver lent Abandonne La fleur de givre Au carreau ivre Qui s’étonne.
Auprès du feu Mon ventre creux S’engourdit, Tant pis pour celle Qui fut ma belle, Je l’oublie ;
Et je m’endors Bercé par l’or Des tisons, Quand ils crépitent J’entends la fuite Des saisons.
Sylvie Lainé
Chanson de printemps
Les rires clairs Flottent dans l'air Du printemps Gonflant mon cœur D'une vigueur De vingt ans.
Monte la sève Tandis que rêve Mon amant ; Je me souviens Des jeux anciens Et je mens ;
Et je me sauve À pas de fauve Pourchasser Ici et là Une belle à Embrasser.
Franck Garot
Chanson d’été
Le doux refrain Du slow sans fin De l’été Berçait nos corps De ses accords Répétés.
Tout transpirant Et rouge, quand Il s’achève, J’arrive à prendre Tes lèvres tendres C’est le rêve.
Et nous partons Vers ton futon Pour, tout nus, Danser le feu D’un pas de deux Inconnu.
Magali D.
Chanson d’hirtémone
La pluie dardée De l’embardée D’hirtémone Givre mes dents D’un cri ardent De crémone.
Tout en pêchant Des fleurs le chant De berceuse, Je sens, salin, Un froid vilain De perceuse.
Mon sang laqué, Je suis traqué, Quand s’amorce, En éclatant, Le feu suintant Des écorces.
Vous trouverez sur ce blog des informations inestimables sur mon exceptionnelle carrière littéraire. Et pour appâter le chaland, quelques nouvelles et textes courts, inédits ou déjà publiés en revue ou sur des blogs littéraires amis. As I'm famous worldwide, I've also published a selection of texts in English. Les publications sont irrégulières mais avec une forte tendance pour le dimanche vers minuit. Bien entendu, tous droits réservés. Bonne lecture ! Franck Garot