Calipso, le café littéraire, philosophique et sociologique comme il se définit, a donné carte blanche à Suzanne Alvarez. Alors Suzy a ramené ses potes dans le café, ils se sont rapidement mêlés aux habitués, on a monté le son du jukebox et ce beau monde a improvisé un bal tendance populeux. Depuis quelques jours donc, le bal des 500 entraîne poètes et nouvellistes, et c'est à mon tour ce soir de pousser la chansonnette, sûrement pas la plus gaie. Venez découvrir une nouvelle de 100 mots, Ventre, avant un rappel pour le bouquet final, Radio dans quelques jours.
samedi 24 octobre 2009
mercredi 21 octobre 2009
Je vous invite au Krispy Kreme
Magali Duru, avec la complicité de Monique Coudert, avait lancé sur son blog un appel à textes oulipien. Il fallait écrire un texte avec les phrases suivantes, et dans l'ordre :
J'ai répondu présent, évidemment. Après ceux de Joël Hamm et de Pierre Magnin, vous pouvez trouver le fruit de mon imagination avec Au Krispy Kreme, une suite à mon Doughnut à l'étroit (d'où l'illustration qui suit).
À ce propos, je finalise la traduction du premier doughnut qui sera bientôt publiée ici, eh oui, la littérature n'échappe pas à la mondialisation, je suis obligé de répondre à la demande qui me vient de Thaïlande, Russie, Écosse, États-Unis...
Enfin, je prépare la suite et la fin de cette série. Comme pour les 807, à partir d'une idée un peu conne, j'élabore un projet plus complexe qui, je l'espère, vous intéressera.
La prochaine fois, je vous parlerai du bal des 500.
_____
Illustration : montage à partir de peintures de Abbey Ryan, la série Sprinkle Donut. Cliquez sur l'image pour aller sur son blog, Ryan Studio.
La place en est couverte
Sept à trois il me semble
Pourquoi pas juste un vert ce serait l’idéal
Je ne ferme pas la porte
Autrefois c’était beaucoup plus fort
Montrez-moi cette main
Exactement
Je sais très bien d’où vient cette lettre
Mais pourquoi l’ajourner
J'ai répondu présent, évidemment. Après ceux de Joël Hamm et de Pierre Magnin, vous pouvez trouver le fruit de mon imagination avec Au Krispy Kreme, une suite à mon Doughnut à l'étroit (d'où l'illustration qui suit).
À ce propos, je finalise la traduction du premier doughnut qui sera bientôt publiée ici, eh oui, la littérature n'échappe pas à la mondialisation, je suis obligé de répondre à la demande qui me vient de Thaïlande, Russie, Écosse, États-Unis...
Enfin, je prépare la suite et la fin de cette série. Comme pour les 807, à partir d'une idée un peu conne, j'élabore un projet plus complexe qui, je l'espère, vous intéressera.
La prochaine fois, je vous parlerai du bal des 500.
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Illustration : montage à partir de peintures de Abbey Ryan, la série Sprinkle Donut. Cliquez sur l'image pour aller sur son blog, Ryan Studio.
mercredi 14 octobre 2009
Ne donnez pas le Goncourt à Marie NDiaye !
Puisque nous sommes entre nous, je vais vous avouer une faiblesse : je suis un fan de Patrick Modiano, Jean Echenoz et Marie NDiaye. Merci de ne pas le répéter.
Snob avant tout
Aimer un écrivain qui a obtenu le prix Goncourt est une faute de goût. On le sait, ce prix n'a aucune valeur, ce n'est que magouilles et compagnie entre éditeurs par l'intermédiaire de leurs représentants dans le jury.
Il est ainsi de bon ton de dénigrer les primés dont on ne récompense pas le talent, mais celui de leur éditeur pendant les négociations (ah bon ? on dit délibérations ?). Et, pour couronner le tout, le prix fait vendre, beaucoup même, alors évidemment, ces écrivains deviennent nantis, pourris, n'écriront plus que de mauvais livres. Soyons donc snobs, ne lisons pas les Goncourt. Ou en cachette. C'est pourquoi je demande au jury d'épargner Marie NDiaye.
Modiano sous l'imper
Être fan c'est, quoi qu'il arrive, lire pratiquement tous les livres de l'écrivain, acheter le Magazine littéraire qui lui consacre un dossier. Je confirme : je suis fan de Patrick Modiano, enfin, de ses livres. Seulement, Monsieur Modiano a eu l'indélicatesse d'obtenir le prix Goncourt avant que je commence à le lire. J'use donc de toutes les techniques pour cacher mes lectures. J'utilise la carte d'abonnement de mes enfants quand j'emprunte un de ses livres à la médiathèque, et si j'achète le livre, je mets lunettes de soleil et imperméable et vais commettre une infidélité à mon libraire dans un lieu impersonnel : la Fnac. Et si la caissière saisit le livre trop longuement, si je la vois lire le nom de l'auteur, j'ajoute que c'est pour offrir, que tout le monde n'aime pas la littérature. Une fois rentré, je m'enferme et mets Le Baiser Modiano de Vincent Delerm pour lire le nouveau chapitre d’une œuvre faite d'absences, d'ellipses, de silences, une œuvre singulière et indispensable.
Le cas Echenoz
J'ai découvert Jean Echenoz avec Les Grandes Blondes. J'ai depuis tout lu de lui. Il dit de son œuvre qu'elle est géographique, ce qui est vrai quoique réducteur, car elle est aussi cinématographique (les transitions entre les chapitres, relire L'Équipée malaise) et musicale (quel rythme !). Et j'admire particulièrement son utilisation du futur, implacable. Et voilà qu'en 1999, Je m'en vais reçoit le prix Goncourt. Finies les discussions entres amateurs sur cet auteur à la limite du polar ; tout le monde s'est mis à lire notre Echenoz. J'ai donc adopté la même technique que pour Modiano, préférant néanmoins le jazz à Vincent Delerm, le rythme à la nostalgie.
Une femme puissante
Avec Marie NDiaye, je pensais avoir trouvé un écrivain digne de confiance. J'avais adoré La Sorcière. Cette intrusion du fantastique pour illustrer l'étrangeté des relations humaines, ces personnages vils, couards. Pour sûr, la maison de retraite de Drouant allait laisser NDiaye en paix. Que nenni !
Son dernier roman, Trois femmes puissantes, figure, à juste titre, parmi les favoris pour le Goncourt 2009. Seulement, à quoi bon décerner ce prix à un livre dont on annonce près de 150 000 exemplaires vendus ?
Bien entendu, être fan ne dispense pas de la critique, au contraire. J'apprécie moins le théâtre de NDiaye, notamment Puzzle, et ses nouvelles (clin d'œil à Magali).
J'en profite pour signaler le pastiche commis ici (j'annonce la traduction en anglais pour bientôt) et ma lecture versatile disponible depuis hier (merci Pierre).
Alors, ce Goncourt ?
Tiens, au hasard, pourquoi pas Minuit ? Dix ans déjà depuis Echenoz. Peut-être pas à Jean-Philippe Toussaint, qu’on lit beaucoup au Japon, on le garde pour un Nobel dans quelques années, alors Laurent Mauvignier ! Dans la foule a laissé des marques chez moi et les premières pages de son dernier livre, Des hommes m'ont paru prometteuses.
Au cas où, le jury me suivrait, et pour ne pas subir la colère de Marie NDiaye, je serai sous les tropiques (à défaut de littérature géographique, je donne dans la géographie) le 2 novembre à 12h45, heure de Paris.
Snob avant tout
Aimer un écrivain qui a obtenu le prix Goncourt est une faute de goût. On le sait, ce prix n'a aucune valeur, ce n'est que magouilles et compagnie entre éditeurs par l'intermédiaire de leurs représentants dans le jury.
Il est ainsi de bon ton de dénigrer les primés dont on ne récompense pas le talent, mais celui de leur éditeur pendant les négociations (ah bon ? on dit délibérations ?). Et, pour couronner le tout, le prix fait vendre, beaucoup même, alors évidemment, ces écrivains deviennent nantis, pourris, n'écriront plus que de mauvais livres. Soyons donc snobs, ne lisons pas les Goncourt. Ou en cachette. C'est pourquoi je demande au jury d'épargner Marie NDiaye.
Modiano sous l'imper
Être fan c'est, quoi qu'il arrive, lire pratiquement tous les livres de l'écrivain, acheter le Magazine littéraire qui lui consacre un dossier. Je confirme : je suis fan de Patrick Modiano, enfin, de ses livres. Seulement, Monsieur Modiano a eu l'indélicatesse d'obtenir le prix Goncourt avant que je commence à le lire. J'use donc de toutes les techniques pour cacher mes lectures. J'utilise la carte d'abonnement de mes enfants quand j'emprunte un de ses livres à la médiathèque, et si j'achète le livre, je mets lunettes de soleil et imperméable et vais commettre une infidélité à mon libraire dans un lieu impersonnel : la Fnac. Et si la caissière saisit le livre trop longuement, si je la vois lire le nom de l'auteur, j'ajoute que c'est pour offrir, que tout le monde n'aime pas la littérature. Une fois rentré, je m'enferme et mets Le Baiser Modiano de Vincent Delerm pour lire le nouveau chapitre d’une œuvre faite d'absences, d'ellipses, de silences, une œuvre singulière et indispensable.
Le cas Echenoz
J'ai découvert Jean Echenoz avec Les Grandes Blondes. J'ai depuis tout lu de lui. Il dit de son œuvre qu'elle est géographique, ce qui est vrai quoique réducteur, car elle est aussi cinématographique (les transitions entre les chapitres, relire L'Équipée malaise) et musicale (quel rythme !). Et j'admire particulièrement son utilisation du futur, implacable. Et voilà qu'en 1999, Je m'en vais reçoit le prix Goncourt. Finies les discussions entres amateurs sur cet auteur à la limite du polar ; tout le monde s'est mis à lire notre Echenoz. J'ai donc adopté la même technique que pour Modiano, préférant néanmoins le jazz à Vincent Delerm, le rythme à la nostalgie.
Une femme puissante
Avec Marie NDiaye, je pensais avoir trouvé un écrivain digne de confiance. J'avais adoré La Sorcière. Cette intrusion du fantastique pour illustrer l'étrangeté des relations humaines, ces personnages vils, couards. Pour sûr, la maison de retraite de Drouant allait laisser NDiaye en paix. Que nenni !
Son dernier roman, Trois femmes puissantes, figure, à juste titre, parmi les favoris pour le Goncourt 2009. Seulement, à quoi bon décerner ce prix à un livre dont on annonce près de 150 000 exemplaires vendus ?
Bien entendu, être fan ne dispense pas de la critique, au contraire. J'apprécie moins le théâtre de NDiaye, notamment Puzzle, et ses nouvelles (clin d'œil à Magali).
J'en profite pour signaler le pastiche commis ici (j'annonce la traduction en anglais pour bientôt) et ma lecture versatile disponible depuis hier (merci Pierre).
Alors, ce Goncourt ?
Tiens, au hasard, pourquoi pas Minuit ? Dix ans déjà depuis Echenoz. Peut-être pas à Jean-Philippe Toussaint, qu’on lit beaucoup au Japon, on le garde pour un Nobel dans quelques années, alors Laurent Mauvignier ! Dans la foule a laissé des marques chez moi et les premières pages de son dernier livre, Des hommes m'ont paru prometteuses.
Au cas où, le jury me suivrait, et pour ne pas subir la colère de Marie NDiaye, je serai sous les tropiques (à défaut de littérature géographique, je donne dans la géographie) le 2 novembre à 12h45, heure de Paris.
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