Je ne suis pas mélomane. J'écoute et je joue peu de musique classique pour deux raisons simples : je n'ai pas la culture ni le niveau technique. Satie fait partie des rares exceptions. Bien entendu, notre ville natale commune pourrait nous rapprocher. Mais je ne crois guère aux liens de la terre. Autre chose m'attire.
J'ai entendu parler de l'homme avant de connaître sa musique. J'apprécie particulièrement le personnage pour son humour (tout comme Allais, autre natif de Honfleur) et sa simplicité. Deux points que l'on retrouve dans sa musique. Ajoutons aussi cette probable fêlure de l'âme qui faisait de lui un être à part, juste à côté, une dissonance, comme ses notes hors gamme qu'il affectionne et qui donnent relief et étrangeté à ses compositions.
Je joue maintenant les trois premières Gnossiennes (vous pouvez écoutez mes limites pianistiques sur les 807 : triptyque gnossien). Je n'ai pas le niveau d'un Didier da Silva au piano (1). Je vous parle de lui parce que ce qu'il écrit ici sur Satie vaut pour moi. J'ai découvert les blogs de Didier da Silva (Les idées heureuses et Halte là) dans les liens de l'Autofictif. Puis, sans faire le rapprochement, j'ai lu un de ses textes hilarant sur le rewriting dans la revue Inculte. Évidemment, à l'annonce de la parution de son livre Une petite forme (chez P.O.L) (2), je me suis derechef (3) dirigé vers ma librairie.
Revenons à Satie et à sa musique. Pour la décrire, nous avons déjà parlé d'humour (les titres valent le détour, les annotations aussi), simplicité, dissonances (maîtrisées). Deux autres éléments interviennent : la brièveté (les pièces sont courtes) et la répétition (les phrases sont répétées une fois dans un jeu de découverte/reconnaissance). En fait, je trouve dans la musique de Satie tout ce que je recherche en littérature. Pas étonnant qu'elle m'attire.
Pour moi, jouer Satie demeure une drôle d'expérience, hypnotique. Je peux jouer les Gnossiennes en boucle. Une impression de me trouver chez moi dans sa musique se mêle à l'addiction pure. Il me fallait comprendre comment il fait. Et jouer ne suffit pas. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire à mon tour une Gnossienne, pasticher Satie comme je pastiche NDiaye ou Mauvignier, entre hommage et étude, se rapprocher pour pouvoir s'en détacher. D'où la Gnossienne n° 807 publiée avec cette histoire improbable de partition inédite. J'annonce que la Gnossienne n° 808 est en préparation pour une écoute dans quelques posts sur ce blog.
Je continue donc l'étude de Satie pour progresser dans mon écriture.
Gnossienne n° 807, composée et jouée par Franck Garot (c) DR
____
(1) Encore moins le talent d'un Alexandre Tharaud, dont l'écoute a été un catalyseur et m'a donné l'envie de me plonger dans les Gnossiennes
(2) Il sort aussi l'Automne Zéro Neuf chez Léo Scheer
(3) Clin d'œil à son article pour la revue Inculte
J'ai entendu parler de l'homme avant de connaître sa musique. J'apprécie particulièrement le personnage pour son humour (tout comme Allais, autre natif de Honfleur) et sa simplicité. Deux points que l'on retrouve dans sa musique. Ajoutons aussi cette probable fêlure de l'âme qui faisait de lui un être à part, juste à côté, une dissonance, comme ses notes hors gamme qu'il affectionne et qui donnent relief et étrangeté à ses compositions.
Je joue maintenant les trois premières Gnossiennes (vous pouvez écoutez mes limites pianistiques sur les 807 : triptyque gnossien). Je n'ai pas le niveau d'un Didier da Silva au piano (1). Je vous parle de lui parce que ce qu'il écrit ici sur Satie vaut pour moi. J'ai découvert les blogs de Didier da Silva (Les idées heureuses et Halte là) dans les liens de l'Autofictif. Puis, sans faire le rapprochement, j'ai lu un de ses textes hilarant sur le rewriting dans la revue Inculte. Évidemment, à l'annonce de la parution de son livre Une petite forme (chez P.O.L) (2), je me suis derechef (3) dirigé vers ma librairie.
Revenons à Satie et à sa musique. Pour la décrire, nous avons déjà parlé d'humour (les titres valent le détour, les annotations aussi), simplicité, dissonances (maîtrisées). Deux autres éléments interviennent : la brièveté (les pièces sont courtes) et la répétition (les phrases sont répétées une fois dans un jeu de découverte/reconnaissance). En fait, je trouve dans la musique de Satie tout ce que je recherche en littérature. Pas étonnant qu'elle m'attire.
Pour moi, jouer Satie demeure une drôle d'expérience, hypnotique. Je peux jouer les Gnossiennes en boucle. Une impression de me trouver chez moi dans sa musique se mêle à l'addiction pure. Il me fallait comprendre comment il fait. Et jouer ne suffit pas. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire à mon tour une Gnossienne, pasticher Satie comme je pastiche NDiaye ou Mauvignier, entre hommage et étude, se rapprocher pour pouvoir s'en détacher. D'où la Gnossienne n° 807 publiée avec cette histoire improbable de partition inédite. J'annonce que la Gnossienne n° 808 est en préparation pour une écoute dans quelques posts sur ce blog.
Je continue donc l'étude de Satie pour progresser dans mon écriture.
Gnossienne n° 807, composée et jouée par Franck Garot (c) DR
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(1) Encore moins le talent d'un Alexandre Tharaud, dont l'écoute a été un catalyseur et m'a donné l'envie de me plonger dans les Gnossiennes
(2) Il sort aussi l'Automne Zéro Neuf chez Léo Scheer
(3) Clin d'œil à son article pour la revue Inculte
4 commentaires:
Joli pastiche. Salutations satistes !
A quand un pastiche de Franck Garot par Franck Garot?
Bonne musique. J'aurais tant voulu être pianiste!
Je confirme : Didier da Silva est en grande forme.
Merci de votre passage (j'en profite pour corriger 2/3 coquilles dans mon article).
Je mettrai en écoute ma Gnossienne n° 808, inspirée de la n° 1 (alors que ma n° 807 est plutôt inspirée de la n° 2), quand je publierai ici mon Convoi n° 808 (mes contributions aux Glossos).
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